“De la décoration aux matériaux de construction, en passant par le textile, le bambou est aujourd’hui utilisé de multiples façons. Une des raisons de son succès tient à son image écologique. Mais derrière les étiquettes, serait-il moins vert qu’il n’y paraît? »
Sur le papier, le bambou présente de nombreux avantages en matière environnementale. De la famille des graminées, ce végétal n’a besoin ni d’engrais, ni de beaucoup d’eau pour se développer. Pourtant, la croissance du bambou est extrêmement rapide et peut atteindre un mètre par jour. Une caractéristique qui permet de renouveler rapidement la ressourcer. A cette facilité de culture s’ajoutent les qualités de la plante pour l’absortion de CO2 et la libération d’oxygène, qui forment des rhizomes, sont également un rempart contre l’érosion des sols.
TRANSPORT & PRODUITS CHIMIQUES
Le bambou serait-il alors le premier de la classe en matière environnementale? Pas entièrement. La plupart de sa production reste située en Asie et en Amérique du Sud, bien que certaines espèces soient aujourd’hui bien adaptées aux terres européennes. Les émissions de CO2 liées à son acheminement sont donc à prendre en compte au moment du bilan carbone. Au-delà du transport, l’empreinte écologique du bambou varie surtout en fonction de l’utilisation qui en est faite. Dans le cas du textile fabriqué à partir de la plante, difficile de parler de produit vert. Apprécié pour sa douceur et ses qualités d’absorption et antibactériennes, ce tissu est obtenu à partir de la viscose du bambou. Pour pouvoir la travailler, celle-ci subit de nombreuses transformations, très gourmandes en produits chimiques (sulfure de carbone, acétone…). Un procédé de fabrication qui met à l’image nature souvent accolées à ces textiles.
LA GARANTIE DU LABEL FSC
Du coté de l’aménagement de la maison, il faudra se méfier des produits à base de bambou dont les colles émettent des formaldéhydes. Ces composés organiques volatiles (COV), peuvent être nuisibles pour la santé. Plus chers, certains modèles de vernis à base d’eau et de colle sans solvant, représentent une bonne alternative. Avant d’investir dans un parquet en bambou, la meilleure garantie pour un geste respectueux de l’environnement, est le choix du label FSC. Ce label international, dont la traduction française correspond à “Conseil de bonne gestion des forêts”, certifie l’exploitation durable des forêts. Crée à l’origine pour la gestion des arbres, ce label a été étendu depuis peu à la production du bambou. Si le bambou labellisé FSC reste rare, certains fabricants s’engagent désormais dans une démarche soucieuse de l’environnement.
C’est le cas de la société Ecoligne BAMBOU, qui propose du parquet labellisé en vente sur Internet et en provenance de Chine. “Au-delà de ce label, nous cherchons à évoluer vers la norme ISO 26000, qui suggère l’application d’une démarche de développement durable encore plus concrète, explique Thierry PREGALDINI, fondateur d’Ecoligne BAMBOU. Quant à notre production, elle n’affecte pas la vie des pandas, car nous utilisons une variété dont ils ne se nourrissent pas”.
Malgré quelques faux pas écologiques, le bambou, de par sa culture, demeure donc une ressource intéressante. Mais, comme ses cousins feuillus ou résineux, le bambou doit faire l’objet d’une production encadrée et durable. Une nécessité face aux risques de surexploitation de certaines forêts et une garantie pour la prise en compte des impacts de sa production sur l’environnement.”
CAPTIV MAGAZINE – JANVIER 2011
AUTEUR : SANDY PLAS
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